Je prendrais bien une option sur l’adaptation de cette histoire en train de se faire. Digne de la série Succession.
Même si on n’en connait pas le dénouement.
Il risque d’arriver, en mode lugubre, en 2027.
Nous assistons à un crash test. Celui de la 5e république.
SI elle tient, elle est incassable.
Tenir voudrait dire quoi ?
Arriver finalement à stabiliser la situation, faire marcher le parlement malgré tout et préparer l’alternance républicaine avec sérénité.
Avancer quand même…
Le monde occidental souhaite verser dans les extrêmes. C’est la tentation historique venue d’une frustration et d’une angoisse historiques aussi et généralisées.
C’est partout.
En France il semble que ça ne soit pas si simple (et tant mieux).
Il y a eu cette tentation d’essayer l’extrême-droite. Par trois fois en 2017 et 2022 et aujourd’hui.
Avec une sous-tentation d’essayer aussi l’extrême gauche mais par un bien plus petit nombre de gens.
Oui l’extrême-gauche de LFI, aussi dangereuse, même si différente, que l’extrême-droite, malgré son discours inclusif.
Nous assistons à des soubresauts de résistance. Le populisme ne veut pas céder, ne veut pas mourir. Il s’agite.
Aujourd’hui il s’agite à l’extrême gauche.
C’est fascinant de le voir être prêt à tuer père et mère pour ne pas disparaitre.
Le tout sauf LFI le fait se battre comme un fauve blessé. Attention à ses griffes et à ses dents.
C’est beau de voir la gauche se demander comment elle va se sortir de cette union qui n’avait qu’un seul but : faire barrage au RN.
Ils ne savaient pas qu’ils pouvaient gagner. Ils ne savaient pas qu’ensuite il fallait s’entendre. Ils ont signé un programme absurde. La gauche dite de gouvernement n’y a pas cru une seconde mais il n’était pas fait pour être appliqué. Du moins dans l’esprit de la gauche non populiste. Pour les autres, tout est applicable. Les immigrés partent, les riches paient, on sort de l’Europe, on ferme les frontières, on fait la paix avec Poutine.
On applique. Malgré le Réel.
Ils disent : il faut élire un Premier ministre qui ne se ferait pas censurer dans la seconde… (les socialistes par exemple). C'est la raison pour laquelle ça prend tant de temps. C'est impossible avec LFI. Et c'est avec eux qu'ils parlent...
Ah oui ! j’oubliais :
La gauche a gagné avec 190 élus.
Si on ne l’avait pas aidée, c’est le RN qui gagnait.
Mais comme Chirac en 2002 (peut-être le début de la fin en politique), elle veut croire que c’est son programme qui a été plébiscité.
Elle a contre elle tout le reste du parlement.
Alors certains disent – tenant compte du Réel, eux – il faut ouvrir.
Mais le populisme blessé ne l’acceptera pas. Non il faut antagoniser. Il en restera toujours quelque chose.
Ils vont finir par proposer quelqu’un. Faure peut-être. Celui par lequel la gauche s’est suicidée ne lui en déplaise.
Il formera un gouvernement au bout de plusieurs semaines. Puis il tombera.
On repartira avec un gouvernement moins clivant mais toujours tenu par LFI.
Qui tombera.
Troisième tentative, un ensemble encore moins clivant. Peut-être même une ébauche de coalition.
Sans LFI bien sûr, au bout de deux censures, ils se retireront dans leur pré carré révolutionnaire, comprenant encore une fois que leur victoire ne peut être institutionnelle.
Après le non au RN, nous assistons à la lutte terrible que LFI mène contre le non qui va les barrer aussi.
Troisième tentative donc. On sera peut-être en mai 2025…
Nouvelle dissolution qui verra la mort du Front Républicain.
La France aura tout fait pour retarder l’arrivée du populisme, pour ne pas s’aligner sur les US, l’Angleterre, le Brésil, la Hongrie.
A l’impossible finalement nul n’est tenu.
Macron a voulu clarifier de ce côté-là, au prix d’une confusion extrême et d’un test ultime de la cinquième république.
Aux temps nouveaux, une constitution nouvelle ? C’est la question ouverte aujourd’hui.
Il n’empêche. Qu’y aura-t-il derrière cette (déjà) ultime barrière au populisme qu’a été Macron 1 et 2 (cerné par les deux extrêmes).
Le populisme probablement. Celui de droite certainement. Car ils ne se présentent pas comme des révolutionnaires. Ils ont Meloni comme référence éventuelle, pas Chavez.
On peut y échapper, c’est un chas d’aiguille.
Au bout de deux censures, d’une crise économique résultant de cette perte de temps inutile, une coalition enfin.
Une coalition qui réussisse. Car l’alternative serait l’extrême-droite.
Pas gagné.
La France se bat comme un diable pour échapper au destin de l’Occident. Elle gagne et de nouveau, elle rentre dans l’Histoire pour éclairer le chemin. Elle réinvente les lumières.
Elle perd et elle rentre dans le rang. Celui, sombre, qui marque le nouvel axe des autocraties.
C’est dire la tâche des gens de bonne volonté et la pression qui pèse sur eux. Ça demande de la force et un courage immense. Les enragés les tiennent, la mâchoire plantée dans leurs mollets. Il leur faut s’arracher un peu de chair pour se dégager.