L’écriture de TCR (initiales du titre - en anglais - de ma prochaine série) avance plutôt pas mal pour l’instant. Après avoir passé une vieille période de doute, de peur de la lassitude et de la routine (encore une série d’espionnage !), je continue de développer les idées qui justement me font sortir de la redite. J’ai trouvé un angle fort. J’ai juste peur que quelqu’un le fasse avant moi. J’aimerais aller vite mais on ne peut pas aller plus vite que l’écriture. Elle a son rythme, ses temps, ses périodes, ses moments d’accélération et d’arrêts, de pleins et de vide. C’est comme ça. L'expérience sert à ne pas s'en affoler, même si c'est souvent pénible.
Je travaille aussi le bien le concept, les lignes narratives que le pilote. Tout se fait en même temps. Les producteurs veulent toujours qu’on leur livre l’histoire, puis la bible, puis le pilote dans cet ordre. Mais on ne peut jamais travailler chaque étape séparément. C’est en travaillant le pilote qu’on teste les idées de l’histoire ou de la bible. C’est un continuel va et vient.
Je pousse donc tout en parallèle. Pour l’instant je garde mon enthousiasme. C’est essentiel mais ultra fragile. J’espère que ça va durer.
Bizarre Paris sous les masques. C’est incroyable qu’en un an on ait pu comme ça réussir à imposer un confinement puis les masques. C’est massif et totalement nouveau. Je pense que ça va marcher. La contamination va baisser bientôt.
Je me désengage de tweeter. J’ai réduit mes abonnements. Je ne peux plus supporter les débats qui tournent à vide. Tweeter est un monde à part, comme tous les réseaux sociaux d’ailleurs, mais il y en a de plus massifs que d’autres. Un tweet peut provoquer des milliers de réactions. Mais ça reste autonome, ça n’a aucune portée sur le monde réel. Sauf quand c’est repris dans les médias. Ça peut alors mettre les gens dans la rue à force, les persuader que c’est important.
Je suis sidéré par le nombre d'intellectuel, plutôt très intelligents, qui sont aliénés à tweeter et se font avoir par le cinquième discours.
Mais quand même, les passions se déchainent sur des choses très symboliques. Des paroles, des dessins… on est dans l’ordre symbolique. Ça n’a pas assez de prise sur le réel pour être vraiment intéressant.
Je m’intéresse à quelques experts qui partagent leur savoir. Quand j’ai réalisé, en 1997, « Vive la République », je croyais à ce partage du savoir grâce à Internet. Et c’est vrai qu’aujourd’hui je peux suivre les réflexions d’un épidémiologue ou suivre un Mooc sur le deep learning. Mais n’est-ce pas cette réalité aussi qui explique le rejet des élites ? Avoir accès à un savoir d’expert sans rien faire désacralise ce savoir. C’est un effet paradoxal.
Je me demande si la France n’est pas un pays de chochottes. On se plaint de devoir mettre un masque. Quelque chose que les asiatiques font depuis si longtemps.
On dit que les jeunes doivent pouvoir faire la fête, faut les comprendre les pauvres, ils ont tant souffert pendant le confinement…
Ouais… je pense aux pays où il y a de la vraie souffrance, aux vraies dictatures, aux vraies violences, pas celles qui sont uniquement symboliques, ou fantasmées… et je me dis qu’on exagère. On est des enfants gâtés, franchement.
C'est une crise mais une crise avec des solutions, des adaptations possibles. Il y a de vraies crises où il n'y a pas de solution. Des impasses. Celles-là, on n'y survivrait pas. On n'est pas assez fort. Cette crise-là nous effraie, nous terrasse, nous précipitent les uns contre les autres... On se plaint, on geint, on pleurniche.
Nous ne sommes pas vraiment à la hauteur.