15 décembre 2020

Faire corps

 

Le réel attaque nos corps quand nous aspirions à n’être qu’esprit, voire parole, voire image.

Nous aspirions à être virtuels, à pouvoir nous réduire à ce qui transite via des câbles sous-marins.

Nous aspirions à mettre nos corps à l’abris, communiquant via les réseaux, appréhendant le monde via les images.

L’intelligence artificielle devait récolter tout ce data qui allait rendre compte de nous mieux que nous-mêmes.

C’était sans compter le Réel, celui du corps, celui de l’Autre, l’Autre du langage, du logos, de la logique et même l’Autre du fantasme.

Le Réel qui ne se laisse pas saisir. Et c’est bien pourquoi l’art est éternel.

On ne saurait saisir le Réel que par la métaphore, le détour, la représentation.

Les mots sont pauvres, ils ne peuvent rendre compte de la vérité. Atteindre cette vérité par et malgré les mots, par et malgré les images, par et malgré la représentation, voilà notre destin. Nous sommes des êtres voués à la poésie.

Le Réel qui ne se laisse pas réduire à un algorithme , à une équation, à une liste de « « j’aime et de « j’aime pas ».

Le Réel nous échappe et parfois se laisse apprivoiser. Par hasard. On croit alors avoir la clef. Et voilà que, tel le furet, il repart et passe par ici ou par là. On croit que les chiffres vont baisser et voilà qu’ils remontent.


Le réel s’est rappelé à nous. Ce virus nous attaque et se révèle bien pire, pour l’instant, que les virus informatiques.

Ce ne sont pas les hackers qui réussiraient aujourd’hui à nous confiner, à mettre en berne nos économies.

Le Réel du vivant. Le réel de l’hiver. Le réel de la nature.


Pour lui répliquer il fallait faire corps. Corps social.

Il fallait se considérer comme un seul corps et accepter différents sacrifices, différentes mises à l’écart.


Mais non. Nous ne faisons pas corps social. Nous ne faisons pas système. Nous appelons sacrifice ce qui devrait s’appeler soutien. Les cafetiers, les restaurateurs, le monde de la nuit, de la culture. Nous regardons ce qu’il en est de l’autre sans se penser comme en étant solidaire.

Il faudrait que ce corps collectif souffre le moins possible. On en arrête une partie pour sauver le tout. Pour le ménager au mieux.

Mais non, ne n’acceptons pas de faire corps.

L’interdiction ? D’accord. Mais pour tout le monde !

Le confinement ? d’accord, mais pour tout le monde !

On ne SE pense pas système, on ne pense pas que le système souffrira moins si une partie seulement est mise en repos. 

Le système n’a le droit de s’arrêter qu’en son entier. 

On entend souvent : c’est injuste ! C’est incompréhensible, c’est incohérent !

C’est parce que nous ne faisons pas corps car la justice ne concerne pas le système uniquement ses parties.


Nous ne faisons plus corps. La faute à qui ? A l’individualisme ? Au libéralisme ?

Peut-être que pour faire corps faut-il un sentiment collectif fort, un affect puissant. Comme la peur. La peur du gendarme.

Peut-être faut-il de l’amour. L’amour du leader, du petit père des peuples.

Peut-être faut-il du sacré.

Mais le sacré a été expulsé des machines. Tout est encartable, algorithmisable.

Nous nous réduisons à notre profil, nos like, les endroits où nous allons, les objets que nous aimons.

Ce qu’il y a de sacré en nous a été expulsé de notre profil car on ne peut en rendre compte.

Alors il revient. Violemment.


De ne pas, de ne plus savoir faire corps ensemble, nous ne pouvons lutter contre ce virus.

Plus simplement : l’union fait la force.

Aucun gouvernement finalement ne parvient à convaincre son peuple de faire corps.

Ça râle, ça résiste, ça contourne, ça se réfracte. 

C’est de ne plus savoir être solidaire que nous nous en remettons à un stop and go épuisant.

Jusqu’au vaccin dit-on.

Les scientifiques ont-ils fait corps pour aller si vite ?

C’est probable. Toute la communauté s’y est mise.

Nous ne sommes pas foutus.


07 novembre 2020

Malaise dans la décivilisation

A l’heure de la rédaction de ce texte, Joe Biden semble en passe de l’emporter de justesse dans la course à la Maison Blanche mais tout le monde va retenir le score de Donald Trump, qui confirme un changement majeur et durable dans notre monde.

Freud avait proposé dans « malaise dans la civilisation » une explication de l’émergence, chez l’être humain, des névroses et des psychoses. Il s’agissait selon lui de la réaction de l’homme à la contrainte sociale.

Vivre dans un monde civilisé demande le respect de contraintes qui font ciment entre les hommes. Il faut se départir d’un certain nombre de pulsions afin qu’une existence en commun soit possible. On a pu appeler le respect de ces contraintes le surmoi, on peut aussi l’appeler la raison ou même le principe de réalité.


Lacan, dans sa relecture de Freud a proposé une nouvelle version de la même idée. La contrainte, c’est le langage.

Par le langage nous entrons dans un monde où les pulsions sont domptées, voire refoulées.

Mais avec le langage nous entrons aussi dans un monde de logique, de non-contradiction et donc de raison.

Ce qui n’est pas compatible avec ces règles logiques est rejeté hors de la conscience. Le rêve, formation royale de l’inconscient, est le règne de la contradiction où les contraires peuvent parfaitement cohabiter. La règle du tiers exclu n’y est pas admise.


Le malaise dans la civilisation, serait donc cela : une réaction à la dureté de la loi, aux contraintes nécessaires à la vie en société. Toute société a ses règles, ses lois, dont les lois du langage, et donc ses contraintes et limites.

Mais toutes ces règles produisent aussi un malaise, un refus, un déni, une angoisse. Ce malaise est refoulé et revient à travers le symptôme, le rêve, le lapsus et parfois un défoulement de violence plus ou moins accepté (dans les stades par exemple).

Le malaise s'exprime aussi souvent à travers l'art et le langage peut être détourné pour exprimer l'inexprimable.


Néanmoins, il n’était pas prévu qu’une réponse globale à ce malaise serait la suivante : Ces règles nous ennuient, nous irritent et nous n’en pouvons plus. Affranchissons-nous de ces règles. Et en particulier de celles qui imposent le respect de l’autre, l’écoute, la raison, la bienséance. Tout ce qui nous corsète et qui pourtant nous permet de vivre ensemble.


On ne veut plus modérer ses propos, retenir sa langue, on ne veut plus retenir sa haine personnelle, on ne veut plus de la logique, de la vérité. On ne veut plus du Réel.


Cette nouvelle réponse trouve son origine dans les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, d’abord grâce à l’anonymat, mais pas seulement, ont l’avantage de permettre une vie virtuelle. Le corps n’y est pas engagé. Et donc le danger d’une transgression des règles, parfois danger physique, est évité.

Dans cet espace virtuel on peut se « lâcher », libérer sa parole d’un surmoi encombrant.


Ces millions de personnes qui trouvent ainsi une nouvelle voie de défoulement s’agrègent les uns aux autres dans une communion non pas de contenu mais de type.

Ainsi ces paroles font masse et exercent sur la société une nouvelle pression.

Cette pression induit les politiques qui doivent y répondre ainsi que les médias qui y sont aliénés.


Cela a créé un discours, un rapport au monde. Et ce rapport au monde a permis l’émergence d’un nouveau comportement : sans surmoi, sans les contraintes de la raison.

Ce rapport au monde induit un comportement qui ne serait pas engagé dans une recherche de la vérité mais plutôt dans une recherche de jouissance à travers la réalisation des fantasmes.


La vérité prend structure de fiction. Et la fiction a le visage de la vérité.

On peut se contredire, on peut éructer, insulter, dire ce qui nous passe par la tête on peut nier la réalité.

C’est notre nouvelle civilisation, notre « décivilisation » dans la mesure où il s’agit ici de s’affranchir des règles qui font ciment dans notre société.


C’est tellement massif que ça ne pouvait pas ne pas déborder dans la rue, le concret, le physique. Manifestations, violences, rejet des recommandations sanitaires…


Quand ce discours des Réseaux sociaux prend corps, par exemple dans un mouvement social ou sociétal tel que celui des Gilets Jaunes, on se rend compte qu'il ne permet pas l’unité ni même l’entente. 

Le mouvement des Gilets Jaunes s’est caractérisé de ne supporter aucune unité.

Car rien ne faisait ciment en dehors de la colère et de quelques revendications, en dehors surtout d’un refus. Mais d’un refus de quoi ? des règles qui permettent généralement à un mouvement d’humeur de devenir un mouvement politique. Et ce en s’inscrivant dans un rapport de logique et de raison.

Les règles permettent l’ordre, même dans un mouvement contestataire, et pour avoir l’ordre il faut une raison.


La victoire ou la défaite très serrée de Trump confirme notre plongeon dans cette décivilisation. La moitié de l’Amérique y affirme qu’elle préfère le refus des règles à la raison du monde ancien.


Trump incarne parfaitement cette affirmation. A travers lui, le malaise cherche à s’estomper. Et c’est pourquoi malgré le refus du Réel qui a caractérisé son action (en particulier du Réel de la pandémie) et qui a causé tant de dommages), malgré ses mensonges et ses insultes, Trump a été et restera, lui et ceux qui lui ressemblent, une solution au malaise, une solution par la fuite et par le mirage.


Ce qui a coïncidé également avec cette émergence des Réseaux Sociaux est justement ce qui a pu leur donner vie : la mondialisation par la virtualisation.


La virtualisation du monde, des échanges, du regard et la massification de l’accès aux biens et services (les voyages par exemple) a élargi notre champ d’action, notre domaine de vie.


Nous vivons désormais dans un monde trop vaste pour nous. Ça n'est plus à notre dimension, ça n'est plus à la mesure de notre corps et de l'espace qu'il occupe, ça n'est plus dans le scope de notre regard physique.

L’homme est attaché à l’endroit où il vit. La maison, le village, la ville, la région, éventuellement le pays. Avec ses voisins, ses compatriotes, avec qui il partage la terre et la langue.

Avec qui il partage les contraintes.


Dites-lui qu’il habite la planète, dites-lui que son espace est aussi vaste que l’univers virtuel d’Internet, qu’il est aussi proche de son voisin que de quelqu’un qui habite de l’autre côté de la terre et alors ça ne va plus, il y a une perte de repères et une bouffée d’angoisse.

Cet homme se noie dans la mondialisation. Il y perd pied.

Alors la civilisation n’a peut-être plus l’attrait nécessaire à une acceptation des règles. Elle est encore plus angoissante et m'éloigne encore plus de moi-même.


Évidemment cette émancipation n’est pas tenable car elle désagrège la société. Elle en est l’opposé. Le ciment crée le malaise ? Détruisons-le. Nous nous détruirons avec.

C’est une mascarade. Ça ne tiendra pas. Sous réserve… de s’en remettre à un autre.


Ce monde nouveau n’est possible qu’à accepter un leader, voire un furher.

Sinon il aboutit à l’anarchie et à l’impuissance qui ont caractérisé le mouvement des Gilets Jaunes.

On veut un leader fort afin de vivre sous sa protection et à condition qu’il exprime lui-même notre volonté de rejeter les règles et la raison.

Nous pouvons bien, entre nous, en famille ou entre voisins, conserver ces règles.

A condition que socialement, nous puissions nous en remettre à ce leader qui ment, refuse le Réel, ment aux autres et à nous même, mais nous venge.


Cette réaction au malaise dans la civilisation ne résous rien, elle se ment à elle-même puisqu’elle s’en remet à une autre loi autrement plus coercitive, la loi du leader qui lui aussi voudrait s’affranchir de toutes les règles et en particulier des règles de la démocratie.


C’est un mouvement de fond pourtant, lié à l’élargissement de notre monde et à la virtualisation de nos échanges.

Déni du Réel, refus de la vérité, prééminence du fantasme, affranchissement des règles qui cimentent une société, rejet de l’autre trop lointain, trop abstrait, et acceptation d’un leader qui incarne cette révolte, envers et contre tout, malgré la maladie et la mort, oui ce malaise dans la décivilisation est destiné à perdurer.


25 octobre 2020

En échec

Nous sommes en échec. 

Dès le mois de juin la deuxième vague était à prévoir. Dès la fin du mois d’août on la voyait arriver. Et nous sommes en plein dedans. Au point que ce qui était impensable hier – un nouveau confinement – devient possible voire probable aujourd’hui.


L’échec est patent.

On peut faire l’hypothèse que le gouvernement a réellement voulu laisser les Français un peu tranquilles cet été. Communication molle, appel à la responsabilité plutôt qu’à la contrainte, choix d’un discours le moins anxiogène possible.

Obliger les Français à porter le masque, imposer des couvre-feux dès qu’il était évident que les regroupements étaient à risque, autant de mesures impossibles et écartées avec détermination.


On a compté sur une stratégie (tester-tracer-isoler) qui a été mise en échec par un manque d’anticipation sur les conséquences de la massification des tests.


Il ne faut plus jamais dire : « « restez vigilants ». Ça ne veut rien dire. Ça n’a rien voulu dire cet été. Ça n’a eu strictement aucun effet. Cette expression a été une calamité.

Il ne faut plus en appeler à la responsabilité individuelle ou collective. Ça n’a pas marché.

D’où les couvre-feux et demain le confinement de nouveau.

C’est vraiment un échec sauf à penser que ce confinement était prévu, anticipé. Ça s’appelle la stratégie du « stop and go ». On peut débattre de sa pertinence. Ça n’est pas celle qui est assumée aujourd’hui. 

Mais qu’est-ce qui est assumé réellement ? Pas grand-chose.

Tout sauf le confinement a dit le gouvernement pendant des semaines.

Le confinement on aura.

Ça c’est l’échec. C’est simple et sans appel.


A qui imputer cet échec ? A nous ? A eux ? Aux autres ?

La vague submerge l’Europe. Quelles que soient les stratégies. En Italie où ils n’ont cessé de mettre le masques cet été : seconde vague. En Allemagne, le grand modèle : couvre-feux et les confinements locaux ne sont pas loin. En Espagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, en Belgique, aux Pays-bas…


C’est vrai, ça relativise l’échec. Quelles que soient les stratégies, les moyens, la structure du système de santé, il semble bien que tous en Europe et au-delà, nous soyons dans l’échec.


Oui il aurait fallu mettre des masques, ne pas sortir, ne pas se réunir, ouvrir les fenêtres.

On aurait retardé la vague. L’aurait-on évité ? 

On ne sait pas.


Qui aurait fait mieux en France ? Ne cherchez pas : personne.

La France aurait-elle pu faire mieux ? Peut-être, si on n’avait pas les râleurs, les chialeurs, les enfants gâtés, les politiciens calculateurs et les médecins narcissiques.

Mais ça n’est même pas sûr.


Nous aurions été peut-être plus efficaces si nous avions été plus unis, plus forts, plus endurants, plus durs à la douleur.

Mais ça n’est pas nous. Pas cette fois. Pas à l’heure des réseaux sociaux et d’une remise en cause de tous les savoirs.
Nous payons le rejet des élites. Nous voulons boire nos propres concoctions, elles sont aussi bonnes que les leurs. Et nous en crevons. Tant pis, c’est notre panache dirons les grands philosophes.


Nous voulons nos propres valeurs, elles sont aussi bonnes que les leurs, les amoureux de la République.

Nous ne voulons pas de leur école. Nous voulons qu'on nous enseigne nos propres fantasmes.


Le partage du savoir que favorise Internet a cet effet paradoxal de tuer le savoir.


On ne veut plus du savoir on veut du rêve. Et quand le Réel nous atteint, on ne le voit même plus.

Une « gripette ». « Les hôpitaux ne sont pas surchargés ». « La Chloroquine marche très bien, elle sauve des gens »…

On ne voit plus ce qui arrive. Nous sommes devenus aveugles.


Le réel revient parfois. Quand Chris Christie, homme politique américain et Républicain, soutien de Donald Trump, a eu le Covid et a passé une semaine en réanimation, il est revenu sur son « erreur » d’avoir cru que le masque était inutile. 

Les états américains à majorité républicaine aujourd’hui sont submergés par une troisième vague, plus durement que les autres états.

Le Réel vient rectifier les choses de temps en temps. 

Le Réel n’est pas républicain ni démocrate. Trump a eu le Covid mais s’en est très bien sorti.

Le Réel échappe juste à la logique de votre fantasme.


Nous sommes en échec sur l’épidémie car nous allons de nouveau être confinés (je le crains réellement même si j’espère que les mesures prises aujourd’hui vont produire leurs effets).


Nous sommes en échec dans notre lutte contre l’islamisme politique.  Nous n’avons pas voulu le voir monter, le voir exploiter les frustrations, instrumentaliser le sentiment de culpabilité d’une gauche qui accepte souvent le pire au nom du meilleur.

Nous n’avons pas su protéger les Musulmans des coups que leur porte l’islamisme.

C’est là aussi un échec. Ils le subissent autant que quiconque, ils en sont les victimes physiques comme tout le monde. 

Hurler à l’islamophobie quand on lutte contre l’islamisme politique c’est faire l’amalgame destructeur, mais peut-être calculé, entre Musulmans et islamistes. C’est participer au programme de fracturation de la société appliqué par les terroristes.

Par idéalisme, par générosité ou par romantisme, nous sommes capables de faire beaucoup de mal… Mais c'est souvent aussi par calcul cynique, par soif de pouvoir, par aveuglement idéologique. Les idiots utiles de l'islamisme se recrutent sous différents angles.


A chaque fois que nous n’aurons pas le courage d’affronter le réel parce que nous lui préférons le fantasme, il reviendra nous frapper au hasard, sans logique, sans justice, sans prévenir, à la sortie d’une école ou d’une fête de famille. Il reviendra nous mettre en échec quels que soient nos espoirs ou nos valeurs.

11 octobre 2020

Une nouvelle approche pour se protéger de l'épidémie

Quelques recommandations pour une nouvelle approche de la lutte contre l’épidémie de Covid19.


Ces recommandations sont imaginées pour Paris mais ont évidemment vocation à être déclinées et mises à jour dans d’autres grandes villes. Elles devraient probablement être valables jusqu’à la baisse significative des contaminations et plus vraisemblablement jusqu’à la disponibilité d’un vaccin.


Ces recommandations sont destinées à la « population à risques » : les plus de 60 ans, les gens présentant les comorbidités identifiées comme facteurs de fragilité (surpoids, diabète, etc.) Les membres de cette population peuvent être identifiés comme tels par les médecins traitants si jamais ils ne savent pas très bien comment se situer. 


1 – Distribution par les médecins traitants de masques N95 à raison de 7 par semaine. Ces masques devraient être fournis par l’État et/ou par tout citoyen ayant les moyens d’en commander. Je suis évidemment moi-même prêt à participer à des commandes groupées dans mon quartier par exemple pour fournir les médecins traitants en N95.


2 – Quand vous allez au café ou au restaurant :

  • - N’allez jamais à l’intérieur, toujours en terrasse (protégées et/ou chauffées quand il pleut) 
  • - Portez le masque entre les plats et dès les boissons terminées (le ridicule ne tue pas, la Covid si)
  • - Si les tables voisines ne vous semblent pas être à la bonne distance (1 mètre n’est pas suffisant et quasiment jamais respecté. Il faut 1m50 au minimum), exigez qu’elles soient éloignées. Si l’établissement refuse quittez l’établissement. D’autres se feront une joie de vous accueillir dans les bonnes conditions.
  • - Ne vous installez jamais à une terrasse bondée où les tables sont trop proches les unes des autres.


3 – Chez vous :

  • - Ne recevez plus les gens qui ne font pas partie de votre cercle proche de famille ou d’amis.
  • - Ne recevez pas plus de cinq ou six personnes à la fois.
  • - Gardez toujours le masque chirurgical et exigez des autres qu’ils fassent de même. Si l’un d’eux n’en a pas ou refuse d’en porter, portez un masque N95.
  • - Gardez toujours le masque même avec les enfant petits ou grands. Ils sont habitués à voir des adultes masqués maintenant.
  • - A table, mangez à distance de tout le monde. 1,50m si possible.
  • - Gardez toujours une fenêtre ouverte, deux si possible.
  • - Ne partagez l’ascenseur avec personne. Portez toujours votre masque dans l’ascenseur même si vous êtes seuls.


4 – Magasins et transport :

  • - Portez un N95 dans les transports si possible. 
  • - Si c'est possible, Descendez du bus ou du métro si un usager n’est pas masqué.
  • - N’entrez pas dans les petites boutiques s’il y a du monde.
  • - Sortez du magasin si un client n’est pas masqué.
  • - Ne fréquentez plus les magasins dont le gérant ne porte pas de masque. 

5 – Au travail :

  • - Exercez votre droit de retrait si vous estimez que les règles ne sont pas respectées soit par l’employeur, soit par vos collègues, quelles que soient les circonstances, même temporaires (réunion, cuisine, pause, etc.)
  • - J’appelle les avocats à se regrouper et proposer leurs services pour défendre ces droits de retrait justifiés si jamais ils sont contestés ou sanctionnés.
  • - Demandez le télétravail s’il est possible. Si c’est refusé, portez plainte avec l’aide d’un avocat. J’appelle les pouvoir publics et les avocats à soutenir ces démarches.


En règle générale : protégez-vous, évitez autant que possible ceux qui ne se protègent pas, contestez toutes les règles et situations qui ne sont pas sécurisantes. 

Ne craignez ni la critique ni le ridicule. Ne comptez plus sur les autres.


Je peux oublier des recommandations, et je vous invite à compléter cette liste.

Elles sont destinées à protéger ceux qui doivent/veulent l’être dans le contexte d’une société qui ne veut plus payer le prix fort de la solidarité.

Il s’agit aussi de ne plus culpabiliser personne et de laisser ceux qui ne risquent rien vivre le plus normalement possible, dans les limites de contraintes très légères (qui devraient être mieux contrôlées) qu’impose aujourd’hui le gouvernement. 



Ce nouveau mode d’appréhension de la lutte contre l’épidémie fait appel à la responsabilité individuelle pour se protéger soi-même et non les autres. Et du coup de protéger le système de santé – donc en fin de compte les autres – et la société d’un effondrement dont tout le monde pâtirait. 

Il demande des moyens qui doivent être mis à disposition par les pouvoir publics, les collectivités locales et aussi la population qui le peut.


Je suis prêt à participer à tout initiative qui irait dans ce sens et en particulier à la commande de masques N95 comme à l’éventuelle prise en charge de la protection judiciaire qui serait parfois sollicitée. On peut s’organiser par quartier ou arrondissement.

08 octobre 2020

Deux sociétés face au virus

 Il faut se rendre à l’évidence : Le rapport de notre société à l’épidémie a changé et nous n’en avons pas tenu compte pour établir la nouvelle stratégie de lutte contre la dissémination du virus.

Cela fait maintenant plus de deux mois que le masque est obligatoire dans tous les lieux publics clos et plus d’un mois qu’il est obligatoire en extérieur dans de nombreuses agglomérations.


Nous marchions avec nos masques docilement portés, nous nous croisions, protégés par la distance et le tissu, avec ce sentiment d’être tous égaux devant la mort, comme sous l’uniforme… et nous avons tous traversé ces terrasses de café bondées, où les clients, jeunes pour la plupart, s’entassaient sans masque et sans distance, ce qui rendait notre discipline bien dérisoire.


Nous avons eu vent de ces fêtes, de ces roof tops, de ces raves, de ces mariages, de ces anniversaires, alors que tout le monde le disait : les clusters, c’est là. Nous les avons vues se tenir, impuissants, avec nos gentils petits masques.

Et nous avons vu les hôpitaux se remplir consciencieusement, les services de réanimation repartir tranquillement vers la saturation, le nombre de morts rebondir.

Nous le disions : ceux qui ne craignent rien vont refiler le virus à leurs parents, grands-parents, voisins, amis obèses ou diabétiques, ou juste à quelqu’un qui ne le supportera pas, sans fragilité spécifique, peut-être à cause de la stupide génétique. 


Rien n’y a fait. Tout était prévu et tout arrive comme prévu.


Il faut se rendre à l’évidence, donc, il y a une population qui ne se sent pas concernée : ceux qui ne développent presque pas de symptômes, ceux qui ont peu de risques d’avoir plus qu’une grippe.

Ceux-là, il faut se le dire, qu’on le comprenne ou qu’on le déplore, on ne peut compter sur eux. Ils sont dans le refus, le déni, la bravoure ou la provocation. Ils sont dans la lassitude aussi, le ras-le-bol et la renonciation.

Qu’ils soient indifférents ou révoltés, qu’importe. On ne peut compter sur eux.


Et pour cause : Emmanuel Macron les a encouragés à vivre la situation ainsi

Il a fait le choix de préserver leur vie, leur mode de vie pour compenser peut-être d’une part la rigueur du confinement et d’autre part leur avenir réellement assombri par la catastrophe économique.


Nous étions nombreux, simples citoyens comme moi avec juste des yeux pour voir, mais surtout médecins, épidémiologistes, à alerter dès le mois de juin de ce qui allait arriver. 


Le gouvernement n’a pas pu ne pas entendre, n’a pas pu ne pas étudier les modèles et les projections. Ils ont fait un choix. Je pense que Macron a fait un choix : il faut laisser vivre et surtout la jeunesse, laisser se dérouler les vacances après le confinement.

Et quand certains lui disaient : la rentrée va être terrible, il répondait probablement : alors préparons-nous mais vivons. Laissons-les vivre, nous, eux, les asymptomatiques, les forces vives de la nation. Laissons vivre la société (c’est ce que dit Trump au fond) et naviguons entre ces deux contraintes : préserver au maximum la vie économique et sociale et sauver les meubles sanitaires. Nous mourrions tous d’un second confinement.


Comment blâmer la jeunesse de suivre ce choix et de ne pas se discipliner ? Elle est encouragée à le faire, elle est même quasiment sommée de le faire. 


Il faut se rendre à l’évidence, sauf à fermer tous les bars et tous les restaurants dans toutes les grandes villes, sauf à interdire les réunions de famille ou d’amis dans le privé (ce que fait l’Allemagne très en amont d’une seconde vague, autre choix), donc sauf à avoir le courage d’affronter les colères et la mauvaise foi, il faut lutter contre cette épidémie sans la collaboration de ceux qui ne risquent pas grand-chose.


Encore en ce moment des fêtes, des anniversaires en intérieur s’organisent à tout va, des bars-restaurants ne parviennent pas à faire respecter les règles.

On aura mis les moyens, discours, masques, tests… C’est la réalité d’aujourd’hui. Aucune campagne de communication, bonne ou mauvaise, ne semble pouvoir la changer. 


Alors je suppose qu’il faut organiser la société différemment.

Il faut protéger les uns en renonçant à la contribution des autres. 


Se protéger tout seul, se prendre en charge, refuser les visites tout seuls, porter et payer des masques (il faudrait distribuer gratuitement des N95), être en télétravail tout seuls, se démerder tout seuls.  


Emmanuel Macron a fait le choix de nous faire vivre séparément pour préserver l’économie et l’avenir. Toutes ces incertitudes, ces confusions, cette navigation à vue en sont les conséquences. 


La société solidaire a fait son temps. C’était celui du confinement. Celui où on sortait sur nos balcons pour applaudir le personnel soignant. Ce temps-là est révolu. On estime qu’il a coûté trop cher. C’est peut-être vrai.

Deux sociétés doivent maintenant cohabiter le temps de trouver un vaccin. 

Les jeunes sans les moins jeunes peut-être, les jeunes sans d’autres jeunes, les inconscients sans les inquiets, les insouciants sans les informés… 


Je traverse Paris aujourd’hui : il n’y a quasiment aucune différence entre avant et après le passage en alerte maximale. Tous les bars font restaurant aujourd’hui. Les tables sont toujours vaguement à un mètre les unes des autres, et à six places par table, souvent plus. Donc rien n’a changé. Seuls quelques bars qui ne savent même pas servir un sandwiche avec des chips ont fermé.



Il faut se préparer à ce que ça ne fléchisse pas de si tôt à Paris...

Nous payons aujourd’hui cher le ressentiment envers les élites, la défiance envers les politiques. Les unes et les autres n’ont plus aucune autorité. A qui la faute ? Aux politiques eux-mêmes ? Sûrement. Aux scientifiques ? Aux médecins ? Certainement pas.


Aujourd’hui les récalcitrants, les sceptiques, les élus démagogues, les enragés populistes partagent la responsabilité de l'accélaration épidémique avec ce gouvernement qui a peur de son ombre, incapable d’imposer une mesure sans la renier dès le lendemain. Aucune fermeté. Aucune autorité. 

Tous sont responsables : maires politicards, élus calculateurs et sans noblesse, scientifiques de plateau ivres de notoriété facile, journalistes démissionnaires, artistes et intellectuels qui versent de la poésie, des slogans et de la littérature sur le corps des malades et des morts.






26 septembre 2020

Gestion de crise

Après l’épisode des masques, il semble que nous vivions un nouvel épisode de dysfonctionnement, de mauvaise gestion, celui relatif aux tests.

Revenons un instant aux masques. 

Longtemps j’ai pensé qu’il y avait eu matière sinon à scandale, du moins à interrogation qui a justifié les différentes commissions d’enquête. Cela dit, ces commissions étant politiques elles ne sont pas du tout satisfaisantes. 

Seule la justice pourrait-elle faire la vérité sur ce qui s’est passé ? Non pas pour sanctionner mais pour nous aider à comprendre ?

Là n’est pas mon sujet d’aujourd’hui.


Longtemps donc j’ai pensé que le mensonge de l’État avait été patent : on nous avait dit que le masque porté par toute la population ne servait à rien. Et ceci pour éviter que le personnel soignant en manque. Il y avait pénurie, on nous le cachait, mais on agissait pour y pallier.

Si tel a été le cas, alors oui il y a eu mensonge, mais oui aussi l’action du gouvernement consistant à réserver les masques pour ceux qui en avaient le plus besoin était justifiée.

Le scandale était juste de nous avoir pris pour des imbéciles.

La conséquence est très grave car elle a émoussé la confiance, cette même confiance dont nous avons aujourd’hui besoin pour suivre les recommandations du gouvernement et appliquer les mesures destinées à nous épargner.

Si la population ne croit plus en la parole publique alors la discipline collective nécessaire pour lutter contre la pandémie sera très faible.

Elle l’est ici ou là et c’est le résultat désastreux de ce premier mensonge originel.

On nous dit : dans l’état de nos connaissances d’alors, le discours était justifié.

Je ne le pense pas. 


Imaginons quand même ce qu’aurait donné une attitude moins soupçonneuse de la part du gouvernement. Après l’épisode brutal de rejet des élites qu’a constitué le mouvement des gilets jaunes et les grèves menées contre la réforme des retraites, le gouvernement a pensé qu’il n’était pas possible de dire la vérité, une vérité qui avait toutes les chances d’être rejetée et surtout dont la communication avait toutes les chances d’être inefficace.

Face à un peuple « réfractaire » et infantile, le gouvernement aurait fait son choix.


Quel aurait été le discours de vérité ?

« Nous avons réalisé que nous n’avons plus de stock de masque, nous devons le réserver au personnel soignant, donc n’en achetez pas, et si vous en avez, donnez-les. Quand nous aurons reconstitué ces stocks, vous pourrez de nouveau vous en procurer ».


Ne voit-on pas l’impossibilité de tenir un tel discours ?

« Les masques sont utiles – parce que ce virus est dangereux – mais nous ne pouvons pas vous demander de vous protéger car il faut avant tout protéger le personnel soignant » ?

Aurions-nous renoncé alors à nous procurer des masques ? Non.

Inefficace, ce discours aurait aussi été odieux.

Devant une telle impossibilité on peut penser que le pouvoir a choisi sciemment de tenir un autre discours et a pris son risque.

On peut aussi penser qu’il a choisi un autre discours COMPTE TENU en plus des incertitudes relatives à l’efficacité d’une prescription massive du port de masque.

Il y a eu un arbitrage. Il n’est pas certain qu’avec un arbitrage différent, qui aurait probablement encore plus affaibli le système de santé français (pénurie partagée), les conséquences de défiance, voire de colère, à long terme auraient été différentes.

Je pense que loin des certitudes sur une faute éventuelle du pouvoir, le débat et la réflexion sont en tous les cas ouverts et justifiés.


Les tests


Cela sautait aux yeux dès le début du mois de juin : La France se relâchait.

J’étais en Italie fin juin et c’était patent. Dans les supermarchés français très peu de gens portaient le masque (alors qu’il n’y avait plus ni pénurie, ni restriction) alors qu’en Italie, tout le monde en portait partout et même à l’extérieur.

Résultat : aujourd’hui l’Italie est épargnée par cette nouvelle flambée épidémique. Traumatisée lors de la première flambée, elle n’a jamais relâché la vigilance.


« Vigilance » … le mot magique martelé à cette époque par le gouvernement. Une pudeur ridicule quand il fallait dire : portez un masque, respectez les distances. Mais non, il fallait être « vigilant ». Je n’ai jamais compris ce que ça pouvait vouloir dire.

Le gouvernement a péché dans sa communication. Dès le mois de juin, combien étions-nous à alerter sur les premiers signes inquiétant d’une reprise de l’épidémie ? Il suffit de relire mes tweets de l’époque à partir du 6 juin par exemple (moi qui ne suis pas spécialiste mais qui juste m’informe) et de se souvenir de l’appel alerté des médecins du 13 juillet appelant au port systématique du masque. Un appel motivé par une inquiétude évidemment née quelques semaines auparavant.

Le gouvernement était-il aveugle et sourd ?

Non. Il avait déjà fait son choix, un choix d’équilibre précaire : vivre avec le virus. Vivre le plus possible. 

Un choix risqué.

Un choix qu’Emmanuel Macron a justifié et illustré encore ces derniers jours : journées du patrimoine, choix de la responsabilité contre les restrictions.

Aujourd’hui, bien trop tard, on siffle la fin de la récréation. Une récréation que le gouvernement avait organisée sciemment.

Peut-être se sont-ils dit : laissons les français souffler et profiter de l’été, de toute façon, la rentrée et l’automne seront, quoi qu’il arrive, déprimants. Il sera toujours temps de rajouter à une déprime déjà présente.


Quoi qu’il en soit vient aujourd’hui le dysfonctionnement sur les tests.

Ces dysfonctionnements participent aujourd’hui de la flambée épidémique. Le thermomètre étant cassé on ne sait plus très bien en temps réel quelle est la température.

Le manque d’anticipation des conséquences d’une massification des tests est patent.

Ce qui est encore plus patent c’est l’inertie de la réaction du gouvernement qui est depuis plusieurs semaines conscient du problème.

Pourquoi ne reviennent-ils pas sur cette massification ? Pourquoi ne réservent-ils pas les tests aux personnes symptomatiques et à leurs cas contacts ?

Fierté politique mal placée ? Impossibilité de reconnaître une erreur en temps réel ?

On a l’impression qu’ils s’entêtent dans leur choix et que ce faisant ils en amplifient les effets collatéraux désastreux.


Certes ils ne sont pas aidés. Pas aidés par le populisme scientifique (dont Raoult est un exemple parmi d’autre) qui fait de cette pandémie un nouveau cas d’école : une pandémie aliénée elle aussi au discours des réseaux sociaux, comme la politique, les médias, la culture.

Pas aidés par le rejet des élites dont le discours et le raisonnement scientifique, qui ne peuvent se synchroniser avec le temps de l’opinion sans s’abimer, font aussi les frais.

Pas aidés par les politiciens opportunistes qui pensent plus à s’opposer qu’à agir en responsabilité (sauf quelques exceptions qu’il faudra soigneusement noter).

Pas aidés non plus par le coup inaugural de Macron qui a réussi à placer le dégagisme au centre (quand il s’est plutôt situé à droite et à l’extrême droite dans les autres pays).

Au centre, on se retrouve au centre de toutes les critiques, de toutes les oppositions. A droite comme à gauche, la tartufferie est multipliée par au moins deux. C’était son risque politique. 

La crise sanitaire amplifie toutes les tendances sourdes de la société, du social, de sociétal et de l’économie. Tout est éclairé d’une lumière quasi aveuglante. Et ce qui gisait dans l’ombre devient évident, et nous saute à la gueule. La crise n’a rien créé. Elle a tout exacerbé. 

A la fin elle désignera les princes et les bouffons.


Il est encore (peut-être) temps de revenir à une communication efficace et juste. A revenir sur ces erreurs et manquements.

En temps normal, nous jugeons les dysfonctionnements, les mauvais choix, et attendons les élections pour réagir (Parfois on est enclin à ne pas les attendre mais c’est à mon sens une faute démocratique).

En temps de crise nous les payons ici et maintenant, c’est pourquoi seule la gestion de crise dit la vérité sur la force d’une autorité, que ce soit dans nos métiers ou dans la société.

Force est de constater qu’aujourd’hui le bilan est mitigé.

Je pense que personne en France n’aurait vraiment fait mieux (je pense aussi que Macron est trop jeune pour une telle crise, mais c’est un autre sujet), sauf peut-être sur la communication, ce qui n’est pas rien.

Mais si la crise des tests n’est pas réglée dans les prochains, on pourra vraiment dire que le gouvernement a non seulement failli mais aussi fauté.

Si nous sommes tous, en vérité, responsables collectivement de la reprise de l’épidémie, et donc collectivement responsables de l’issue de cette crise historique, nous pourrions être soutenus ou non, conseillés ou non, par ceux qui sont en charge. 

On fait avec ou on fait sans. Les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui peuvent faire avec.