14 décembre 2015

Moi je pleure parce que je crois qu’il n’y a rien de plus triste qu’une jeunesse fauchée dans son insouciance. Je ne dis pas « rien de plus choquant », ni « rien de plus horrible », je dis : rien de plus triste.
Ils n’étaient pas préparés, ils n’étaient pas combattants. Ils n’étaient même pas haineux. Et pour la plupart d’entre eux, il est probable qu’ils étaient tolérants, généreux, prêts à accueillir l’altérité avec enthousiasme. Ils recherchaient probablement la présence de l’autre. Ils  n’en avaient pas peur.
Ils n’étaient pas des ennemis.
Il est probable que pour eux il n’y avait pas de mécréant, de blasphémateur. Ils n’étaient pas sectaires.
Ils ont été tués parce qu’ils ne se méfiaient pas. Ils n’étaient pas armés, ils n’étaient pas aux aguets.
Je pleure parce qu’il n’y a rien de plus triste que cette jeunesse kidnappée dans sa volonté de vivre, sa joie d’échapper momentanément à la cruauté de l’existence.
Tant de vies stoppées, d’espoirs effacés, d’avenirs évanouis.
Laissant d’autres insouciants dans la stupeur et la sidération.
Laissant du malheur incommensurable autour de nous, les enfants, les amoureux, les parents, les amis.
Rien de plus triste que ces rires figés à jamais.

Je pleure pour cette jeunesse décimée, cette jeunesse en moi et en mes amours.

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