06 novembre 2022

La République des clowns

 

Ils font rire, ils font les idiots, ils disent des bêtises, ils sont maladroits, ils tombent, ils donnent des coups de pied, ils font détonner des pétards. 

Ils angoissent parfois les enfants alors même qu’ils sont là pour les divertir. 

Ils sont grimés de manière à ce qu’on ne les confonde pas avec les vrais gens. Ils sont colorés pour toujours nous rappeler qu’ils sont la gaité incarnée. 

Ils sont aussi là pour exorciser les angoisses, rendre grotesques les objets de nos peurs. 

En politique les populistes d’aujourd’hui ont beaucoup à voir avec les clowns. Ils disent des bêtises, ils sont outrés, ils jouent sur les peurs et les angoisses, ils n’ont aucun rapport avec la réalité. Ils ont leur réalité à eux, privée, qu’ils veulent imposer à la sphère publique. 

 

Les clowns ont fait une entrée massive à l’assemblée. 

Ils excellent à la télé et à la radio qui sont formatées pour la clownerie. 

Les médias ne sont plus formatés pour la pensée depuis longtemps. Ils sont faits pour l’outrance, la simplification, la provocation, le spectacle. 

Le spectacle de la haine. 

 

Les clowns sont les figures politiques créées par le discours des réseaux sociaux. 

Je ne dis pas créées par les réseaux sociaux mais par le discours qui en émane. 

Leur public, aux clowns, les enfants auxquels ils s’adressent sont ces figures acéphales crées par les réseaux sociaux. C’est eux qui sont entrés à l’assemblée et c’est probablement eux qui gouverneront demain. 

Parce qu’ils prennent le pas sur l’école. Le niveau des élèves a dramatiquement chuté depuis des années. Les clowns en profitent. C'est une aubaine pour eux. Personne pour les voir venir, pour les confronter à la réalité. Car la réalité, on y a de moins en moins accès. La réalité, ça n'est pas les réseaux sociaux qui nous y initient. L'accès au Réel a besoin de tiers, de temps, de patience...

La République des clowns est la République de l'immédiateté. L'opposé de la pensée, l'opposé de la raison.

Les clowns jouissent de l'ignorance et de la crédulité. 


La république des clowns c’est la république des grandes gueules. Vous savez ? Ceux qui faisaient régner la terreur dans les classes, les cancres plutôt rigolos mais souvent violents qui accaparaient systématiquement l’espace de communication à l’école. 

Les gueulards ignares c’est eux et ils s’insinuent dans tous les recoins de notre société, se nourrissent de tous les dysfonctionnements, se repaissent de toutes nos fautes. Ils ne s’intéressent qu’au pouvoir.

Les clowns le prendront contre ce qu’ils appellent les élites. Ils se passeront des élites. Mais les nouvelles élites seront juste des bandits. Comme en Russie, comme dans l’Amérique de Trump sous influence QAnon.

Les clowns rejettent l’expertise car ils n’y ont pas accès. Ils revendiquent le droit à l’expertise sans avoir fait l’effort de l’acquérir.

 

Vous savez ce que sont devenus les clowns…

Maintenant, dans les films, ils ne rigolent plus, ils ricanent, ils ne font plus de bêtises, ils menacent, ils tuent.

Les clowns du cirque sont devenus des clown tueurs.

C’est ce qui se passent avec les clowns politiques. Ils surfent sur la haine, ils l’alimentent. 

Leur violence diffuse dans la société et les politiques commencent physiquement à en faire les frais. L’agression sur le mari de Nancy Pelosi en est une illustration.


La Clownerie, c’est l’avenir de la politique si on continue à lâchement s’en remettre à eux parce qu’ils nous divertissent.

Le pouvoir des clowns aboutit à des machins comme le Brexit, un truc fabriqué par le mensonge et dont personne ne sait quoi faire maintenant. 

La clownerie au pouvoir est inéluctable car l’usine à clowns marche à plein régime, alimentée par les réseaux sociaux, ces nouvelles sources de non savoir que l'école a renoncé à contredire.

La clownerie au pouvoir on la voit aujourd’hui à l’assemblée et dans les médias sous influence de Twitter racheté par un clown.

 

Les clowns sont le symptôme mais peut-être aussi la cause du basculement du monde vers l’Est.

Un Est qui n’est pas le levant. Un Est ténébreux.

Pendant que les clowns font les pitres, il y en a qui ne font rigoler personne, n’amusent personne et exercent un pouvoir obsessionnel et total. 

En Chine, en Russie, en Iran, en Corée du Nord.

A côté des clowns, il y a les ogres…

 


22 juin 2022

Drama

  

Les médias ne fonctionnent qu’à un seul carburant, la dramatisation.

Aucun événement, aucune actualité n’a de valeur si elle n’est pas dramatisée. Sans dramatisation on ne vend pas, on n’attire pas, pire, on perd de l’audience, car les concurrents, eux, dramatisent.

 

Après l’ère de la communication, nous voici donc, et depuis quelques temps déjà, à l’ère du drama.

La dramatisation a ses règles, ses techniques, ses pièges et ses impasses. Celui qui les maîtrise, maîtrise le terrain.

Si un événement n’est pas dramatique en soi, les médias se chargeront de le dramatiser et s’ils n’y parviennent pas, l’événement n’existera pas.

 

La première règle de la dramatisation est l’enjeu narratif. Aucune actualité ne peut émerger si elle ne se présente pas avec un enjeu, un but à atteindre, un obstacle à éviter, bref un désir.

 

Créer le désir est la règle d’or de tous ceux qui veulent créer l’événement. Sans ce désir il n’y aura pas de médiatisation. 

 

Un désir c’est une tension vers quelque chose qui n’est pas encore là. Une tension positive comme un but à atteindre ou une tension négative comme un drame ou un obstacle à éviter.

 

Mais ce désir doit s’incarner. Il doit être concret, s’appréhender, se comprendre, se palper. Pas de désir sans objet du désir.

Donc pas de dramatisation sans objet du désir à posséder ou à éviter.

Dans une compétition de communication comme l’est inévitablement une élection, la dramatisation est l’unique moyen de gagner… les médias. Et avoir les médias avec soi, c’est avoir fait une bonne partie du chemin.

 

Créez un objet de désir positif ou négatif, les médias seront avec vous. 

 

On dramatise en posant une de ces deux questions : Notre héros va-t-il y arriver ? Ou notre héros va-t-il s’en sortir ?

 

Aucune actualité n’existera dans les médias si elle n’obéit pas à cette structure. 

Les médias se disputeront l’évènement « dramatisable ». 

La valeur médiatique d’un événement se mesure à sa dramatisabilité.

 

Il est paradoxal de réaliser que la couverture médiatique de la réalité est en fait un écran. Les médias ne découvrent pas le monde, ils le recouvrent d’un drap de drama.

La face du monde rendue visible par les médias n’a plus de rapport avec le monde lui-même. C’est une ombre portée sur le mur de la scénarisation. 

 

Livrez du drame – c’est-à-dire de l’objet du désir – et les médias vous couvriront d’or (médiatique), offrez-leur une réalité dramatisables et ils vous placeront en tête de gondole. 

 

EN 2012 nous avions eu le croisement des courbes (objet du désir), en 2017 la montée du petit nouveau (Va-t-il y arriver ?), en 2022 Mélenchon premier ministre (va-t-il y arriver ?)

 

Évidemment il ne suffit pas de poser un enjeu. Il faut que cet enjeu soit concret, simple, et si possible visuel, voire poétique. Personnel c'est encore mieux. Incarné c'est essentiel.

Parvenir à réduire le chômage, à juguler l’inflation, à réduire la dette… autant d’enjeux non dramatisables.

 

Mélenchon a compris le topo.

Il a immédiatement dramatisé l’élection législative, avant tout le monde, en posant l’objet du désir : élisez moi premier ministre.

Qu’importe que cette injonction n’ait rien à voir avec le réel. Les médias avaient leur pain. Ils n’ont cessé de traiter de ce désir. D’où la surmédiatisation de la France Insoumise.

 

Le problème avec cette nature médiatique c’est que le Réel, lui, joue en tâche de fond.

D’où son irruption en forme de claque dans la gueule.

A la fin, il surprend et s’impose et parfois vous assomme. Vous n’étiez pas préparé, car les médias ne vous ont pas décrit le vrai monde, mais uniquement une bonne histoire. Ça n’est pas le problème de les croire ou ne pas les croire, ils ne décrivent pas mais construisent un monde qui n’est pas réel. 

Pas toujours par malice ou idéologie. Par nature toujours. Et par paresse souvent.

 

A la fin, quand le film est terminé, on sort de la salle les yeux pleins de rêve et d’émotions et on réalise que dehors il pleut, c’est la tempête, il fait froid, ça brûle, la guerre en Ukraine fait rage, le Covid est de nouveau en augmentation exponentielle, et le RN a gagné.

C'est le réel.

 

 


05 avril 2022

Le vrai monde d’après

De nouveau le monde est sali.

Il a été sali par Hitler, par Staline, par Mao, par Pol Pot.

Aujourd’hui nous sommes salis par Poutine.

Mais nous sommes salis et nous ne nous en remettrons pas.

Nous ne nous remettrons pas de notre impuissance. La Russie n’est pas la Serbie, n’est pas la Syrie. C’est une puissance nucléaire. On ne peut lui faire la guerre sans prendre le risque de nous détruire nous-mêmes. Une guerre nucléaire, personne ne la gagne. Tout le monde la perd. Pour plusieurs dizaines de générations probablement.

 

Alors on fait avec les moyens du bord. Des sanctions, de l’aide militaire, des menaces.

Les Ukrainiens nous en veulent. On les comprend. Eux, ils n’ont déjà plus rien à perdre. 

Mais on ne peut pas entrer dans la fournaise.

Ça m'évoque les appels incessants de Paul Reynaud auprès de Churchill pour lui demander toujours plus d’avions. Churchill ne pouvait les lui donner tous. Il voyait la France sombrer. Tous les avions qu’il donnait partaient se faire détruire. Il devait en garder un peu pour son pays qui allait bientôt se retrouver tout seul face à un continent entier occupé par les nazis.

 

Ils ont beau changer les sens des mots, appeler nazis les Ukrainiens qu’ils massacrent, le sens des mots leur échappe. Derrière le nazi il y a une réalité. Et aujourd’hui cette réalité est plus russe que n’importe quoi d’autre. Certainement pas ukrainienne.

 

Et après ? Quand ça sera fini ? La candidate du RN dit : on s’alliera avec Poutine contre le terrorisme.

Non, ça ne se fera pas. Il y aura peut-être des ennemis communs mais ça ne se fera pas.

 

C’est définitif. Il ne pourra plus être sur la photo. Et si jamais il l’est c’est que nous aurons changé de bord, passé sur l’autre rive. Celle de la damnation historique. C’est ce qu’elle nous propose. Elle propose de détruire ce qu’est la France.

 

Non, on parlera peut-être avec lui pour faire la paix, pour qu’il cesse ses massacres. Mais nous ne vivrons plus dans le même monde.

Poutine vient de faire de son pays une sorte de Corée du Nord. Il a baissé le rideau sur son peuple et son humanité.

Nous ne perdrons pas la nôtre à l’oublier ou à composer.

Nous préserverons la paix mondiale si c’est possible mais il ne fera plus partie de notre communauté de nations.

C’est pourquoi il n’y aura plus jamais de paix tant qu’il sera au pouvoir. 

Il y aura une cohabitation, la paix et la considération, non.

Et le peuple russe ? Le peuple russe est la victime de Poutine. S’il veut se sauver il doit se débarrasser de lui. Ou partir.

On ne reste pas dans l’Allemagne nazie. On ne reste pas dans la Russie de Poutine.

On peut encore quitter la Russie. En Corée du Nord on ne peut pas.


C’est fini.

Vous voyez s’écrouler votre monde. Vous le voyez se salir. Là, maintenant. Pas dans les livres d’histoire, pas dans les films historiques. 

Aujourd’hui, ici.

Vous pouvez en trembler. Nous pouvons en trembler.

Et le pire est à venir bien sûr. Il n’y a plus de paix envisageable. Il n’y aura plus que des pauses ou des accalmies. Ou une déflagration finale et définitive. Ça n’est pas improbable. On a des limites. L’esclavage ne sera pas notre destin.

Le pire est à venir car on ne peut plus rien effacer et seule la fuite en avant est son issue. Nous ne pouvons plus arrêter la justice, la honte, le dégoût.

 

Les jeunes peuvent aujourd’hui écrire les livres d’histoire de demain. 

Non il ne s’agit pas d’une actualité brûlante faisant la Une des journaux.

Il s’agit de l’écroulement d’un monde. Dans ces moments-là les bascules sont violentes.

Un pays comme la France peut changer de bord radicalement, sombrer aussi. Comme à l’époque de la collaboration, la France peut se saborder. Une crise de nerf nationale.

On a des figures pour l’incarner. Des figures qui se salissent déjà et nous saloperont avec elles. Des figures sans dignité toutes empêtrées dans leur volonté de puissance, leur aveuglement idéologique.

On ne s’en remettra pas non plus de ça. Peut-être prendront ils le pouvoir, peut-être prendra-t-elle le pouvoir. La France ne s’en remettra pas. Economiquement, socialement et aussi moralement.

Mais quoi qu’il arrive, la salissure du monde décidée par Poutine nous éclabousse déjà et les tâches ne disparaîtront jamais. La salissure nous engloutira pour longtemps.

 

Votez qui vous voulez mais sachez qu’il n’y a pas d’issue de secours, pas d’échappatoire.

Il n’y aura que des regrets, des remords, des cris de rage si jamais vous pensez qu’il y a des réalités plus importantes que celle-là. Elle vous touchera, elle vous blessera plus que n’importe quelle autre. Elle emportera tout.

Il ne faut pas fermer les yeux sur l’histoire en train de se faire. Il faut la regarder en face et se préparer à la tempête.  

On parlait du monde d’après. Il devait être plus propre, plus juste, plus respectueux de la planète. Le monde d’après le virus…

Le vrai monde d’après est déjà sale, écorché. La planète n’est pas plus respectée que l’humain.

Le monde d’après est en train de naître sous nos yeux, dans une douleur intense. La seule interrogation, la seule mobilisation qui vaille est celle-là : comment faire avec ce monde où la barbarie a refait surface ? Comment faire avec cette nouvelle réalité qui balaiera toutes les autres ?

08 mars 2022

Le non-sens des mots

 

Il faut s’entendre sur le sens des mots sinon c’est le règne de la violence.

C’est ce qu’en substance disait Platon.

Que ces mots pointent vers des choses ou des concepts, si on ne parle pas de la même chose, on ne peut s’entendre. Et si on ne peut s’entendre alors on se bat.

C’est dire l’importance d’une langue commune au sein de laquelle les mots doivent avoir un sens, un sens sur lequel on peut s’accorder.

 

Nous vivons à une époque où la vérité, comme le disait Lacan, a structure de fiction.

La vérité peut être considérée comme une histoire parmi d’autres.

Pourtant la vérité se recoupe. C’est ce qui la différencie de la fiction. La vérité, le Réel la corrobore. Niez la vérité, le Réel viendra vous demander des comptes.

Niez la vérité de la pandémie du Covid, dites que ça n’est qu’une grippette, le Réel viendra vous démentir, et peut-être même vous punir.

Affirmez que le vaccin ne sert à rien et vous pouvez en mourir.

On peut dire ce qu’on veut. 

Les faits, on n’en fait pas ce qu’on veut.

On peut toujours les interpréter, en dire n’importe quoi, ils insistent, dans le temps et dans l’espace.

 

L’avenue du règne de l’image a consolidé dès les années 70 la structure de fiction de la vérité.

Voir pour croire.

A travers les images proposées par la télévision, nous avons pu penser que la vérité, la réalité, étaient mise en scène comme le reste. Tout n’était qu’une question de cadrage, de montage.

Avoir accès au monde seulement à travers l’image a été une première remise en cause de la vérité.

Les images en fait ne disent rien. Elles montrent.

La vérité ne se montre pas. Elle se dit, en relation avec la logique, la science, et elle ne se dit qu’à moitié comme le suggérait encore Lacan. D'où sa structure de mystère. Ce qui la caractérise, c'est qu'elle nous échappe. C'est bien pourquoi les théories du complot tournent toujours le dos à la vérité. La réalité qu'elles dépeignent ne nous échappe jamais, elles flattent toujours nos craintes ou nos désirs. Elles sont l'expression de notre fantasme.

 

Le second pas, plus important encore, a été celui du rejet des élites, précipité par les réseaux sociaux.

La revendication du droit à tout, de l’accès à tout, amplification d’un mouvement de démocratisation générale, est venu recouvrir le droit légitime de savoir, le droit de connaître puis celui d’être entendu de tous et enfin celui d’être reconnu comme sachant, comme expert.

La démocratisation de l’expertise, sa massification, a dégradé la vérité.

La science est rejetée au nom du droit au savoir, l’expertise scientifique, la connaissance qui résulte de nombreuses années d’étude sont rejetées comme autant d’obstacles au droit d’être ce que l’on rêve d’être. 

 

La vérité en pâtit. Les faits que l’on recoupe, ceux que le Réel confirme, ceux qui répondent à la logique, au raisonnement, ces faits ne sont plus aujourd’hui que le résultat d’un fantasme. Ils n’ont plus de sens ni de réalité en soi.

Et donc les mots n’ont plus de sens non plus.

On parle de dictature, de violence, de nazis… sans qu’aucune réalité ne vienne en valider la pertinence.

On dit ce qu’on veut. Plus rien n’est stable ni établi.

 

Quel est le but de tout ce mouvement, quelle est sa raison ?

Quand les mots n’ont plus de sens, la raison ne maîtrise plus rien et seule la loi du plus fort est valable.

Celui qui a raison est celui qui a le pouvoir.

Je peux dire que je dénazifie un pays au-delà de toute logique, au-delà de toute vérité, je peux dire que les Ukrainiens m’agressent quand je les attaque, je peux dire que je libère le peuple ukrainien quand je l’écrase, je peux dire que tout le monde est d’accord avec moi quand tout le monde pleure de ne pas pouvoir s'exrprimer, je peux dire tout ça parce que je suis le plus fort, ou du moins reconnu comme tel.

Le règne de la violence m’avantage parce que je domine. Jusqu’à preuve du contraire.

Rousseau disait que la loi du plus fort n’était justement pas une loi. Le pouvoir n’est pas stable. On trouve toujours plus fort que soi, un jour, quelque part.

 

Le non-sens des mots est l’avènement du règne de la violence et de la guerre. Et la guerre favorise pour un temps la privatisation du langage par le plus fort.

Pour un temps car ça ne dure jamais. 

En voulant imposer la loi du plus fort, Poutine a signé sa fin.

Il peut dire ce qu’il veut, le sens des mots lui échappera et le Réel viendra lui demander des comptes.

Un seul homme fait souffrir deux peuples, apporte la tragédie sur nous tous, un seul homme a arraisonné le langage pour lui faire dire ce qu’il veut. Mais le langage ne lui appartient pas. 

Les mots le boufferont un jour ou l’autre.