C’était révolution nationale contre révolution libérale.
Les deux propositions étaient effectivement révolutionnaires
par rapport à une situation politique française. Quoiqu’en dise une gauche
dépitée, le libéralisme n’a jamais été essayé en France. Chirac était quasiment
de gauche et Sarkozy n’a jamais osé.
Le choix de la révolution, quelle qu’elle soit, a été
évident après l’échec du quinquennat de Hollande et la catastrophe Fillon. Il a
fallu une situation politique spécifique à gauche, soit l’élection d’un homme
qui n’était pas en cohérence avec son camp, et une situation humaine spécifique
à droite, soit la candidature d’un homme qui n’a pas su se retirer à temps
après la déconsidération dont il a fait l’objet. Cette concordance laissait la
place à l’élan révolutionnaire, c’est à dire la volonté d’essayer autre chose
car les idées anciennes, comme les hommes anciens, avaient échoué.
Il faudra donc qu’on se pose la question de savoir pourquoi
la révolution sociale (et constitutionnelle) préconisée par Mélenchon n’a pas
été concurrentielle. Les idées de gauche, radicales ou non, ont-elle été jetées
avec l’eau du bain hollandais, ou le phénomène est-il plus profond ? Je
pense que la gauche n’a jamais pensé le nouveau monde. C’est pourquoi elle est
souvent menacée d’être conservatrice (sans que ce soit une fatalité). Je pense
aussi que le mouvement des insoumis est trop soumis à une personnalité, celle
de Mélenchon, qu’on devine instable, parfois exaltée parfois mélancolique,
revanchard poète et calculateur, bref, une personnalité de petit père des
peuples, penchant vers l’autocrate. L’homme Mélenchon est la chance de la
gauche et aussi son impasse.
Donc la révolution libérale a été préférée à la révolution
nationale.
Comme toute révolution, elle balaie tout sur son passage.
Que le libéralisme passe par le centre est une bonne chose.
Par la droite il risquerait d’être bien plus sauvage, par la gauche,
l’expérience de Hollande nous a prouvé qu’il était impossible.
Par le centre on peut penser que les effets négatifs en
seront compensés.
On en attend d’abord des résultats, sur le front économique
et social (particulièrement celui du chômage).
Si dans les deux ans c’est un succès, cette révolution
pourra être challengée à droite comme à gauche. Chacun pourra se débattre dans
des problèmes de riches : comment faire mieux, comment faire moins
douloureux, comment ajuster. C’est ce
qu’on appelle la concurrence : le produit peut être différent mais le
marché est le même.
Si c’est un échec, la majorité démesurée qui la représente à
l’assemblée se décomposera, chacun ira soit vers sa droite soit vers sa gauche,
les nouveaux députés ne se sentiront pas tenus par la discipline de parti. Car
il n’y a pas de parti. Et leur amateurisme servira l’alternance car ils
n’auront pas des années de privilèges à préserver. Je redoute donc moins qu'avant cette
menace d’une alternance sur l’extrême par rapport à un pouvoir au centre.
Oui Macron est condamné au succès. Après lui ça ne sera pas
le déluge (national), pas obligatoirement. Mais la démesure le menace à l’image
de sa majorité. Il faut être d’une force surhumaine pour ne pas être dupe de
son succès.
Le 24 septembre 2017
RépondreSupprimerBonjour Monsieur Rochant,
Je suis étudiant à l'Institut Régional d'Administration de LYON.
Il est de coutume de choisir un nom pour baptiser les promotions.
Je me suis battu pour suggérer à mes 149 collègues le nom de Mamadou ADDI BÂ et contre tous les pronostics, j'ai réussi à imposer ce nom.
J'en suis très fier, car ce nom est plein de symboles à mes yeux.
Je voudrais poursuivre ce travail par un travail pédagogique, un travail d'histoire que je crois indispensable.
Je serais très heureux que cela puisse se faire autour de votre film "Les Patriotes" et de quelques témoins.
J'ai besoin de votre aide pour m'accompagner dans cette démarche.
Je vous en remercie très sincèrement par avance.
Cordialement.
François BENREDJEM
Attaché-stagiaire à l'IRA de LYON.
francois.benredjem@gmail.com
Tél : 06 23 01 74 99