Ce fut tout son talent et son erreur historique.
Car cette unité retrouvée n’était qu’une unité de façade,
une unité de bois, repoussant pour des lendemains de crise bien plus profonde
cette refondation qui était nécessaire. Ce travail de compromis (un art qui se
révèle aujourd’hui bien maléfique) a empêché le parti socialiste de penser sa
place dans le nouveau monde. Et c’est le même François Hollande qui, une fois
élu président, s’attacha à rouvrir cette plaie en faisant quoi ? Simplement en prenant parti. En prenant parti
contre un parti unifié autour de rien. Les frondeurs étaient toujours là et
leur déloyauté n’a eu d’égale que celle de Laurent Fabius en 2005. Le PS n’a pas
supporté que la ligne de Hollande et Valls gouverne la France. Le PS et après
lui le pays entier paie aujourd’hui ce colmatage malheureux de 2005.
Le PS aurait probablement du à la suite de ce référendum
meurtrier se scinder entre une ligne Valls (Macron) et une ligne Hamon (Melenchon).
Cette division n’a pas eu lieu, n’a pas été pensée, n’a pas été possible, c’est
pourquoi aujourd’hui elle devient un déchirement d’autant plus violent qu’il
est tardif.
Il est à parier qu’après cette primaire de la « Belle Alliance » (quelle
ironie) où la ligne de gauche à l’ancienne triomphe car la ligne pragmatique
n’a pas su s’imposer (mais comment s’imposer sans majorité ?), il est à
parier que le Parti Socialiste va mourir. Et nous dirons « enfin !» car
il est en fait mort en 2005, afin que se renouvelle une offre de gauche
contemporaine.
La clarification est violente, brutale et cruelle. Le même
homme est responsable de ce qu’elle n’a pas eu lieu quand il le fallait et de
ce qu’elle s’impose dans la douleur aujourd’hui. Il n’empêche que cette
clarification va se faire pour le bien de la gauche comme pour le bien de la
politique en France.
Benoit Hamon va gagner la primaire, il sera le candidat
socialiste à la présidentielle pour ne pas la gagner mais pour prendre le Parti
Socialiste.
Ce qui laisse libre la voie à l’autre partie du PS pour
accompagner Emmanuel Macron.
Ce dernier a eu raison de ne pas attendre une clarification
qui ne pouvait avoir lieu. Quand on dénie la réalité, la réalité s’impose quand
même sans aucune pitié.
Bonjour Eric,
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé le moyen de vous contacter. Un présentateur et rédacteur en chef de France24 veut entrer en contact avec vous via notre réseau du Spectacle (Nawak) MAIS, l'adresse que nous avons semble ne plus fonctionner (eric.rochant@nathan-associes.com). Pouvez vous entrer en contact avec moi et je vous transmettrai?
Julien Roques jr@nawak.com